Ceux qui me connaissent bien savent que j’aime aborder des inconnus.

Dans l’autobus quand je m’ennuie,
Au bar quand tous mes amis partent pisser en même temps.

Pas que je cherche à aborder des inconnus, mais des fois, les occasions se présentent.
Et dans le temps où les ipods n’avaient pas contaminé les oreilles de tous les passagers d’autobus, apprendre à connaître son voisin était plus facile.

Aux petites heures du matin, on sortait d’un spectacle en basse ville de Québec.

Un jeune homme nous fait remarquer que les autobus ne passent plus à cette heure (Québec aurait intérêt à copier Montréal pour une couple d’affaires…)

On attrape donc un taxi à 3, je monte avec eux pour sauver 15 minutes d’escalade de la côte d’Abraham. On croise St-Jean, je leur donne 5$, salue mon amie et je pars marcher vers l’auberge de jeunesse. 

J’aime marcher le soir. 
Tu regardes quelqu’un marcher et tu peux facilement deviner d’où il sort. Tout le monde qui est dehors passé deux heures du matin, particulièrement un lundi soir, a une histoire derrière lui.

Ce qui suit ne plaira pas à ma mère, mais rassure-toi maman, c’était très bien éclairé et il y avait régulièrement des passants sur St-Jean.

***

C’est ainsi que je croise deux dudes un peu vedge qui sont assis sur un banc, quand je commence à monter sur la rue de mon auberge. Les deux me regardent et leur regard me suit à mesure que je monte.

-On se connaît? [Ma pick-up line préférée, quand quelqu’un te regarde trop intensément et que tu veux pas prendre de chance, au cas où tu le connaitrais réellement.]

-Non, mais j’aimerais ça! [Réponse toute faite de gars saoul qui a vu une fille cute passer]

Il s’appelait Jean-René et son ami, Nicolas, bégayait à fond quand il me posait des questions. 

On a parlé de musique, d’écart générationnel, et j’ai coupé ça court quand j’ai remarqué que la quille de bière sur le sol appartenait à l’un d’eux, qui prenait des petites gorgées de ce fond de bière chaude. Ew.

On s’est souhaité bonne nuit, pis le bilan de ma soirée a été meilleur que si je n’avais rencontré personne.