Je me suis couchée tard, et levée trop tôt.
Je n’ai donc qu’une option qui s’offre à moi; aller au bistro du rez-de-chaussée engloutir des oeufs bénédictine alla florentina.
Le mix du muffin anglais, les épinards steamés, l’oeuf poché, le fromage suisse et la fameuse sauce hollandaise, ne trouve aucun équivalent niveau plaisir. Aucun.
C’est beau pour les yeux, bon dans la bouche, et ça me comble peu importe mon humeur. (Prenez ça en note, les garçons.)
Mais il y a de la tristesse, dans un si bel événement.
Tout refroidit.
PIS C’EST POCHE.
Un oeuf froid, c’est dégueulasse. Surtout le jaune, parce qu’il devient super épais et collant quand il est liquide. Ça colle mieux su’é toasts, ok, peut-être, mais si t’aimes ça tiède un oeuf, j’veux pas déjeuner avec toi.
Le pire, dans une grosse assiette qui refroidit, c’est qu’on mange le chaud en premier (Oeuf glossy, bacon crunchy, patates huilées) et qu’on laisse les gentils fruits frais pour la fin, quand on est déjà ballonné des 1500 calories précédemment ingérées. Pis qu’on se force pour les 100 dernières calories toutes belles, propres et fibrées.
Mais les fruits ne sont pas, et ne seront jamais, chauds.
Donc je continuerai d’engloutir mes déjeuners le plus rapidement possible pour ne pas sentir la sensation de satiété tout de suite.
Et je grossirai.
Mais je serai comblée pendant que les oeufs chatouilleront mes papilles.
La vie est mal faite.