Le dernier weekend était empreint d’hipsterisme aigü.

Déjà vendredi soir, mon coloc a eu une vision du hipster typique.

Une rousse avec un béret en laine bleu, des lunettes à grosse monture noire, un col roulé noir avec un long pendentif qui vient de Londres, s’il vous plait. (Avec des pantalons aussi, mais tsé, ça renforce pas le stéréotype de le mentionner.)

Le fait que j’étais blasée et épuisée par ma semaine n’aidait aucunement à détruire cette image. Et oui, jeune perspicace, c’est bien de moi qu’il s’agissait lors de cette vision hipster.

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Je suis allée déjeuner dimanche à une place très en vogue sur Beaubien près de Saint-Laurent: le vieux vélo

Ça fait à peine trois ans que ça existe et donc c’est encore un peu underground, à proximité du Mile End, de la Petite Italie…
= Endroit parfait pour évaluer à quoi ressemble un bon hipster

Ils ont des tuques qui semblent avoir été volées à des itinérants, des barbes de quelques semaines, des moustaches pour d’autres, généreusement fournies. Des grosses lunettes sont un must aussi, mais ça a tellement été étiquetté “mode” que ça disparaît de plus en plus.

Pour les filles: des tailles hautes, un chignon savamment calculé pour avoir l’air d’un truc qu’on fait vite. Des cols très serrés au cou, aucun décolleté là; on a de la classe.

Il est toujours plus in de parler anglais quand on le peut, aussi.

Mais attention. J’ai vu le comble du hipsterisme.

Comme c’est très humide dans le restaurant (Allô la condensation sur les fenêtres), ça peut donner envie de se moucher à quelqu’un.

Et j’ai vu un spécimen se servir d’un mouchoir en tissu.
Vous avez bien lu.

Il a fait ça tout naturellement, n’expliquant pas son geste. Sa partenaire de déjeuner n’a eu aucune réaction remarquable. Il s’est mouché et a rangé son petit bout de tissu (Qui semblait loin d’être neuf, nous avons là un moucheux-de-tissu de longue date).

Je le raconte et ça me fait encore rire intérieurement.
Y a-t-il quelque chose de plus underground/hipster/anti-populaire que ça?