Ce n’est pas inné, de se comporter selon les normes, cette série de non-dits qui forment l’étiquette du métro.
Je revenais de m’acheter un pain Naan (La seule raison pourquoi j’allais au IGA) et je vois le métro, déjà arrivé. Je ne me presse pas. Ça sert à rien de courir quand personne ne m’attend. Quatre minutes de plus ou de moins chez moi, fait pas grand chose, tsé.
Visiblement, la personne derrière moi avait quelqu’un qui l’attendait, parce que j’ai entendu un “On avance mademoiselle” dans la foulée avec deux mains qui m’ont pris par la taille pour me tasser du chemin. Emmitouflée dans mes 14 épaisseurs, ça m’a vraiment fait rire. Ça s’fait pas vraiment, tasser quelqu’un en le prenant par la taille, mais oh well. Ça se passe vite, on voit rien aller. J’vais tu lui courir après? J’pense pas.
Je suis debout à côté d’une dame assise. Elle me demande, avec un accent indéchiffrable:
– Connaissez-vous Saint-Antoine?
J’avais envie de lui répondre “Hm, pas personnellement, pourquoi?”, mais je me doutais bien qu’il s’agissait de la rue Saint-Antoine. J’ai donné quelques indications à la dame, qui partageait les infos avec celle qui l’accompagnait. Elles savaient à quelle station elles allaient, mais voulaient une confirmation d’une local, j’imagine.
Demander conseil, ça m’a souvent permis d’entrer en contact avec des gens intéressant. Certains sont restés mes amis depuis des années. C’est anormal de poser des questions à une inconnue, mais ça aurait pu occasionner une belle rencontre. Ça aurait pu.