C’est qu’on est des marcheurs professionnels. Marcher le centre-ville se fait trop bien. Aller attendre l’autobus trois arrêts plus loin, au lieu de rester planté là, aussi.
Et pourtant, on prend le temps de regarder les alentours. Flâner. Se perdre, si c’est possible, dans sa propre ville. Marcher un peu plus vite que notre sens de l’orientation. Rien d’affolant, juste assez pour se dépayser un peu.
Pourquoi? Pourquoi pas. Tant qu’à avoir un café dans les mains, une distance à parcourir. Sauver un billet d’autobus et perdre les 120 calories du latte dégusté. Bon, ça n’équilibre pas le croissant aux amandes de Mamie Clafoutis, mais c’est toujours bien plaisant de regarder les murs en brique du plateau la bouche pleine.
Un ami de Québec m’avait dit ça, qu’à Montréal, on marchait plus vite que les autres. Mon coloc, Français-presque-Montréalais, m’a déjà dit que j’étais la personne qui marchait le plus vite dans son entourage. Faut dire, je marche seule la plupart du temps. Pas grand chose me ralentit. Et puis, j’ai rêvé d’être Montréalaise bien avant de l’être. J’ai rêvé d’être une flâneuse bien avant de l’être.