Un soir normal au travail. Et puis, pouf. Alors que près de la moitié de la clientèle me marmonne des Hi-how-are-you-I’ll-have-a-grande-latte-please-…-Erik sans faire de manières (et en ne me demandant pas réellement si je vais bien, puisque quand je réponds, je les interromps), ce vieil homme répond à mon “Bonsoir” muni de son gros accent anglophone et d’un grand sourire:
-Jew new parwle pas fwansay… English?
Visiblement un touriste. VIsiblement un de ses premiers contacts avec Montréal. Je suis choyée! Je lui réponds donc, toute enthousiaste, que sure, I speak English, would you like anything to drink?
Il s’appelle Bob et il est content. On jase un peu de ses préférences en café, puis vient le beau compliment que je n’attendais plus.
– Your English is very good! Where did you learn it?… United States?
Ah ben coudonc. Mon accent a une touche américaine ce soir. Je lui explique mon petit background de progrès dans ma langue seconde, flattée. UQAM, BC, Angleterre, etc.
Parce que oui. Je me considère bilingue maintenant, mais ça n’a pas toujours été ainsi. J’ai travaillé fort. Sur ma prononciation, mon vocabulaire, ma compréhension des accents… J’ai même daté des gars qui parlaient anglais (Ouioui, juste pour l’exercice….), mais on dirait qu’à Montréal c’est tellement standard de parler les deux langues qu’on ne le remarque plus. Il faut des gentils monsieurs américains pour être encore étonnés et reconnaissants.
Ça me rend heureuse, qu’on reconnaisse mon anglais comme quelque chose en plus. Bon.
Et aux bilingues de naissance: arrêtez de faire vos frais quand on valorise votre capacité à utiliser deux langues et prenez-donc le compliment pareil. En notre nom.
Merci.
Merci Bob.