Donc je marchais sur Sainte-Catherine un matin de grand froid, plus frisquet que je ne l’avais imaginé. Parce qu’il faisait un gros soleil, j’avais pensé que ce serait ok de porter des collants avec des motifs dessus. Me suis ramassé un trio oeuf mcmuffin et l’ai englouti en chemin vers l’UQAM.
Un homme aux cheveux gris qui croisait mon chemin m’a lancé:
– Heyy t’as pas frette avec ça? *rire gras*
Parce que je n’ai pas réalisé qu’il me parlait à moi, qui avais mes écouteurs sur la tête, je n’ai rien dit et continué à marcher. Et bon, le commentaire en soi n’a rien de méchant ou déplacé, mais c’était le ton. Le ton disait autre chose. Le ton faisait un commentaire sur mes jambes, malgré que mes cuisses soient couvertes par mon Kanuk et que je porte des grosses bottes d’hiver jusqu’au mi-mollet. Un commentaire sur des moitiés de jambes et genoux.
Ma soeur travaillait au salon de l’auto cette année et avait une tonne d’anecdotes à raconter. Des commentaires étranges, câlins forcés, des “si j’gagne le gros prix, tu viens avec?”. Et elle n’était pas la seule. L’affaire avec le service à la clientèle, c’est qu’on se doit de garder le sourire en tout temps. Même face à un léger manque de respect.
Dans ma famille, on est du monde fin. Et plein de filles que je ne connais pas vivent assurément des situations similaires. Alors s’il vous plaît, messieurs, gardez-vous une petite gêne quand vous parlez à une dame/n’importe qui. Bon.