Y’a de ces journées pleines, même s’il ne se passe pas grand chose. J’assistais plus tôt à ma deuxième journée de formation RCR, qui se donnait près du métro Beaubien. J’ai ensuite été me faire dire au Apple Store qu’il fallait que je toffe mon bouton de top défectueux si je voulais pas payer 300$ pour un nouvel appareil. Bref.
Le Apple Store est dans un coin de Montréal où je ne vais quasiment jamais. Ça fait qu’à chaque fois, je me sens comme une touriste et je feel bittersweet. Comme quand je croise un pub irlandais dans un demi-sous-sol où j’étais allée une seule fois avec un garçon qui me semblait nerveux, mais qui était comme ça naturellement. Apparemment. Je me rappelle aussi d’un après-midi de semaine à boire de la bière framboisée sur une terrasse et me sentir légère au soleil, encore aveuglée par quelques trucs, dont le soleil.
Sur Sherbrooke, je vois “HOTEL” en néons bleus et je pense aux hôtels sketchy en chemin vers Percé.
J’entrevois le carré Saint-Louis que je traversais tous les jours pendant l’été et où j’arrêtais à l’occasion devant la fontaine pour pleurer après un film d’auteur visionné à l’Excentris ou observer des junkies se faire bronzer bruyamment.
Il y a aussi ce coin de rue où tour à tour je me suis fait dire “Tu me fais penser à mon ex, ça marchera pas”, “Garde tes autres dates”, “Viens-tu? J’ai une bouteille de vin rouge chez moi.” et “Je vais te raccompagner jusque chez toi, ça a pas l’air trop loin anyway”. C’est le même coin de rue où j’ai couru (!) un vendredi caniculaire pour que mon homme de l’époque parvienne à remplir des papiers avant la fermeture des bureaux.
Et puis le Thai Zone me rappelle cette journée exceptionnellement froide où j’avais été chercher une soupe pour manger chez quelqu’un que je trouvais spécial à l’époque. J’étais si gelée en arrivant chez lui j’avais mal à mon corps en entier. Après un gros hug, il avait fait réchauffer ma soupe (Qui avait drôlement refroidi en 5 minutes de marche). Je pleurais presque de joie.
Grosse journée? Non, pas vraiment. Mais voilà, il fait (encore) froid, et ces souvenirs me gardent au chaud.