Orages et bleuets

Certains aiment jouer avec le feu, je préfère les orages. Avec le feu on se brûle à tout coup. Et puis c’est moins risqué de regarder l’orage de l’intérieur, même si s’approcher de la fenêtre est tentant.

C’est fascinant. Les voir arriver ou se laisser surprendre par leur arrivée tiède. Le ciel couleur ardoise qui vire mauve dangereux. L’air lourd et humide. Les éclairs décalés avec leur écho qui arrive et s’éloigne. Les pluies chaudes qui flattent nos jambes. L’affolement des passants au centre-ville qui s’abritent dans le restaurant le plus près. L’arc-en-ciel qui suit, que tout le monde partage sur instagram. 

Quelqu’un qui tient à toi va te conseiller de t’éloigner des orages, d’attendre que ça passe, de lire un livre loin des fenêtres, ne pas sortir. Quand l’envie qui te prend pourtant est celle d’aller vivre le danger sous un gros arbre feuillu. Quand ça te dérange pas d’avoir les pieds dans de petites piscines, les cheveux qui frisent, quand l’oxygène qui se fait plus difficile à saisir n’a rien d’affolant. Tu prends des grandes respirations les poumons pleins d’eau; il n’y a plus rien de grave.

Thunder always happens when it’s rainin, que Fleetwood Mac disait. Comme quoi on devrait le voir venir. Et pourtant.

Ça a beau ne pas être du feu, l’affaire avec la foudre, c’est que ça peut te laisser un peu brûlé pareil. Mais comme les plants de bleuets qui poussent mieux sur des surfaces autrefois enflammées, je pense que ça peut devenir de quoi de beau et moins éphémère qu’un arc-en-ciel.

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