Si vous êtes sortis hier soir à Montréal, vous avez dû vivre une expérience aussi déstabilisante que moi.

Avec les rafales à 90 km/h, de dire que j’étais contente de porter des leggings sous ma robe est un euphémisme. J’étais également contente de ne pas être aussi saoule que ces trois jeunes hommes qui marchaient à contre-sens du vent. Y’en n’avait pas de facile.

Moi le vent m’a fait courir. T’imagines? Moi. Courir.

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Il y a des années dont on se rappelle avec détail. Des événements nous ont marqué, on a déménagé, le début d’une relation, un nouveau boulot.

Perso, 2018 m’a déjà amené son lot de défis.

Dans les horoscopes, on divise souvent par catégories vagues et générales comme Amour, Travail, Maison, Santé.

Disons simplement que les trois quarts ont changé pour moi. Ça fait beaucoup en quelques mois. J’ai pris le temps de reprendre mon souffle entre les plongées en apnée (oui, tu retiens ton souffle, quand tu visites un 1 et demi à 500$ à Montréal, je t’en passe un papier) et tout est à veille de me faire vivre un dénouement heureux, sans beaucoup d’enfants, et c’est ben correct de même, parce que de toute façon, l’histoire continue.

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Traverser les intersections n’était pas sans danger en cette soirée du 4 mai. May the Force/4th be with you, they say. Après avoir traversé quelques intersections à mes risques et périls (les balles colorées de Sainte-Catherine allaient dans tous les sens, triste spectacle) on m’a reconduite en carrosse, comme Cendrillon, et en bonne princesse sans histoire, je suis entrée avant minuit.

Seule, saine et sauve, je suis entrée dans mon appartement qui se vide tranquillement. Je craignais que les fenêtres de ma chambre ne sifflent, mais le son était sourd, réconfortant. J’étais en hauteur, protégée des intempéries.

Ce qui est bien, avec les vents de changement, c’est que, lorsqu’on trouve un endroit pour se mettre à l’abri, on est encore mieux que si les bourrasques n’avaient pas eu lieu.