J’aimerais me dire que ce sont tous des gens créatifs et vifs d’esprit dans mon cours de créativité.
Mais je crois que certains ont confondu la chose avec, pour reprendre les mots de l’enseignante, un “état altéré de conscience” provoqué par la droye. (Comprendre: drogue, dit par un drogué.)
C’était deux filles. Des grosses lunettes noires, la moitié de la tête rasée et un piercing sur la lèvre, genre? Elles jasent de leur expérience avec la coke, le speed et de pilules X. L’une se demandait quoi essayer la prochaine fois.
Le gars à côté de moi s’est fait un plaisir de se joindre à la conversation. Pour partager ses expériences et conseils.
Le speed, faut que t’essaies ça une fois, c’est débile.
Mais juste une fois, parce qu’après, c’est de la marde…
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Arrête la drogue, Juliette.
C’était probablement la phrase que mes amis du secondaire m’ont dit le plus souvent. Euphorique pour un rien, je partais sur des délires et je sortais des trucs incongrus.
Moi, quand j’me couche tard, je suis feeling.
Pas besoin de drogue pour ça.
Être bien entourée me rend ivre.
Pas besoin de drogue pour ça.
Mes downs, je les vis naturellement, pis personne ne meurt.
Pas besoin de drogue pour ça.
Quand je suis contente et que je souris dans la rue, ça arrive qu’on me regarde croche.
Pas besoin de drogue pour ça.
Ouais, la drogue, sans façon.
Pas besoin, mais merci quand même.
DANS VOS DENTS, LES DROGUÉS.
Signé: la fille très party après un shooter de Sour Puss.